Epidémies hivernales : point de situation

L’ARS Pays de la Loire a communiqué le 3 janvier sur la situation épidémique sévère en Pays de la Loire et particulièrement en Sarthe, et dont le pic épidémique n’est pas encore atteint, se traduisant par « une très forte activité dans les services d’urgences et des délais d’attente prolongés ». L’ensemble des centres hospitaliers du territoire sont concernés, dont le Centre Hospitalier du Mans.

Un afflux de patients à orienter et à prendre en charge

Pendant la période de vacances scolaires, de nombreux patients ont dû être pris en charge pour un motif de complications sévères dues à la grippe hivernale. La proportion de patients âgés de plus de 75 ans a augmenté de 40 %.

Chiffres d’activités – Semaines du 23 décembre 2024 au 5 janvier 2025

• 1 200 dossiers de régulation au Centre 15 (SAMU 72) en moyenne par jour, avec un pic à 1 600 appels le 26/12. Cette semaine, ce chiffre reste élevé, mais en baisse.
• 190 passages au service d’urgences adultes en moyenne par jour, avec un pic à près de 220 passages le 30/12.
• Un taux d’hospitalisation en hausse de 20%.
• 90 passages au service d’urgences pédiatriques en moyenne par jour la semaine de Noël, avec une baisse à 75 passages en moyenne par jour la semaine du nouvel an et un retour à la normale en cours.

En raison de cet afflux, le temps d’attente aux urgences est fortement allongé, sauf pour les urgences vitales, toujours priorisées dès leur arrivée. En effet, tous les patients sont évalués et pris en charge en fonction du niveau de gravité de leur état de santé. Les urgences du CH Le Mans restent ouvertes 24/24h et 7/7j et n’ont connu aucune période de fermeture.

L’activité est également très élevée dans les services d’hospitalisation. Cependant, à ce stade, aucune déprogrammation d’activité n’a été enclenchée en médecine ou en chirurgie.

L’impact de la crise épidémique saisonnière sur le CH Le Mans, seul service d’urgence ouvert 7/7j et 24/24h, est majoré par le contexte territorial :

• Fermeture récurrentes, notamment la nuit, des autres services d’urgences du territoire, en raison du manque de médecins urgentistes.
• Faible densité médicale en ville, avec un recourt parfois complexe à un médecin généraliste (absence de médecin traitant, fermeture des cabinets pendant les fêtes, saturation ou fermeture du 116 117).
• Difficultés persistantes sur la filière psychiatrique, dont les patients nécessitant une hospitalisation, restent plusieurs jours en attente aux urgences

Le plan « Hopital en tension » activé dès le mois de décembre

Chaque année, à l’approche de la période hivernale, en lien avec l’ARS et les acteurs de santé du territoire, l’hôpital prépare et active son plan « Hôpital en tension ».  Cette démarche permet de mobiliser des moyens supplémentaires et d’adapter les organisations soignantes.

Le niveau 2 de ce plan a été activé en décembre afin d’adapter nos capacités aux besoins accrus :

• Le port du masque a de nouveau été rendu obligatoire dans les services de soins.
• L’équipe soignante des urgences adultes a été renforcée. Un binôme infirmer/aide-soignant a été posté à l’entrée des urgences pour accélérer certains actes.
• Une unité d’hospitalisation temporaire dédiée a été activée dès le mois décembre, avec d’abord l’ouverture de 12 lits, puis à nouveau de 10 lits supplémentaires le 26 décembre. En complément, 6 lits ont également été ouverts au sein du pôle de médecines spécialisées. Au total, ce sont donc 28 lits supplémentaires qui ont été ouverts.
• La cellule d’ordonnancement des lits, qui gère l’attribution des lits en fonction des profils des patients, est mobilisée au maximum de ses capacités pour fluidifier, en lien avec les services de soins, l’hospitalisation des patients.
• Les transferts des patients ne relevant pas du bassin du Mans vers les autres établissements du territoire, a également été renforcé lorsque l’état de santé des patients le permet. Par exemple, 33 transferts ont été réalisés du 21 au 31 décembre (contre environ 40 par mois habituellement).
• Une cellule de suivi dédiée réunissant des professionnels des services et de la direction se réunie régulièrement, 1 à 3 fois par semaine, pour suivre le niveau d’activité, échanger sur les difficultés et décider des actions nouvelles à engager.

Un engagement exemplaire de la communauté hospitalière

L’établissement souhaite mettre en avant et souligner le professionnalisme et la mobilisation de ses équipes, dont le sens du service public et l’engagement sont exemplaires, dans un contexte d’activité très intense.

L’hôpital du Mans entretient un dialogue social continu avec les partenaires sociaux pour veiller collectivement aux conditions d’exercices de nos équipes, objectivement complexifiées dans un contexte d’hôpital en tension. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu, dont une ce jour pour faire un point de suivi des actions engagées.

Dr Lionel Imsaad, chef du service des urgences adultes : 

« La conjoncture de divers facteurs (épidémie grippale précoce et très virulente, fermetures totales ou partielles des urgences sur le territoire, recours difficile aux acteurs de soins primaires) entraine actuellement une saturation importante du service.

Ainsi, non seulement le nombre de patients se présentant aux urgences depuis plusieurs semaines a fortement augmenté, mais aussi la sévérité et les besoins en hospitalisation ont été accrus. Dans ce contexte, un allongement important des durées d’attente est inévitable, excédant régulièrement les 10 à 12h entre l’arrivée aux urgences et le moment de la consultation médicale. Au final, les patients ayant besoin d’une chambre d’hospitalisation restent régulièrement plus de 24h sur des brancards.

Bien sûr, le service continue d’accueillir, prendre en charge et orienter les patients les plus graves et nous sommes totalement mobilisés afin de fluidifier les parcours des patients au sein des urgences. Il convient de ne pas consulter aux urgences si une alternative est possible et d’appeler le 116-117 ou le 15 avant de s’y rendre.

L’ensemble de l’hôpital est mobilisé. »